Avec des implantations à Bree et Neeritter (Limbourg néerlandais), ABB&Z se profile depuis longtemps comme un spécialiste de la rénovation et de la restauration de bâtiments classiques et historiques. ABB&Z garantit un service complet, du conseil à la réalisation, et ce, tant pour les administrations locales que pour les pouvoirs publics, les associations de logement et les particuliers. Il y a près de 40 ans, Will Baselmans créait l’entreprise. A ce jour, Will est toujours aux commandes et la relève semble assurée grâce à son fils Dilaan, 22 ans, une jeunesse rare dans le secteur de la restauration et de la rénovation.

En tant qu’entrepreneur général, ABB&Z prend en charge l’ensemble de l’exécution, depuis les travaux de démolition jusqu’à la rénovation
et la restauration complète. Dans son propre atelier de menuiserie, l’entreprise spécialisée dispose de machines modernes pour restaurer
les fenêtres, les portes et autres éléments dégradés et leur redonner leur style d’antan ou les agrémenter de nouveaux ornements. ABB&Z peut également se charger de l’entretien et de la maintenance afin de préserver non seulement la qualité, mais aussi la valeur du bâtiment sur une plus longue période. Dilaan Baselmans assume aujourd’hui le rôle de gérant au sein de l’entreprise. Et ce, à l’âge de 22 ans. « J’ai fait des études de mécanique, mais pendant les vacances scolaires, je travaillais inévitablement dans l’entreprise de mon père », précise Dilaan. « C’est comme ça que j’ai découvert la restauration d’églises, de monuments, de moulins à vent… Aujourd’hui, j’ai 22 ans et cela fait officiellement 3 ans que je fais partie de l’entreprise ».

Les origines de cette fascination pour le patrimoine et la restauration ne sont donc pas à chercher bien loin ?

Dilaan Baselmans : Très vite, il s’est avéré que j’avais une grande affinité avec les bâtiments anciens qui véhiculent beaucoup de passion, d’émotion. Je préfère largement travailler sur ces bâtiments plutôt que de rester toute la journée dans un hangar derrière une machine. Il était donc parfaitement logique que je rejoigne tôt ou tard l’entreprise de mon père. Enfant déjà, j’accompagnais mon père. Les vieux meuniers m’expliquaient ce qu’ils faisaient et ils avaient plaisir à transmettre leur passion à un enfant de neuf ans. En plus, on me laissait souvent regarder ce qui se passait en coulisses, ce qui m’a permis de comprendre toutes les techniques et tous les mécanismes.

Vous rendez-vous compte que vous êtes une exception dans le secteur ?

Je connais bien des trentenaires passionnés par le patrimoine et la restauration, mais je n’ai encore rencontré personne de mon âge. Ce
qui m’attire le plus aujourd’hui, c’est le savoir-faire artisanal. Monter un mur droit de 100 m de long en deux jours ne me dit rien, mais prendre le temps pour restaurer un élément particulier et lui redonner un caractère d’origine, j’adore. Et chaque projet est différent. À l’époque, chaque menuisier local avait sa propre façon de travailler et de construire. Cela signifie que nous découvrons nous aussi de nombreuses techniques anciennes. Les matériaux de construction sont également très différents. Du côté de la Meuse, on trouve beaucoup de pierres de la Meuse ou de roches de lave, tandis que dans le Sud du Limbourg, on trouve beaucoup de marne et de pierre naturelle.

Donc, vous avez appris le savoir-faire par la pratique ?

En effet. Au fil des années, vous maîtrisez des techniques, de la maçonnerie au travail du bois. Et c’est un processus continu, puisque j’apprends encore tous les jours. C’est la même chose pour mon père. C’est aussi ce qui rend le métier si intéressant, on ne cesse d’évoluer.

Fin mai 2023, vous avez installé une roue hydraulique pour montrer aux jeunes en quoi consiste la restauration du patrimoine. De telles initiatives sont-elles nécessaires pour faire connaître ce secteur particulier ?

Je pense que oui. Il y a une pénurie chronique de professionnels, surtout dans le secteur de la restauration. Il est dommage que les écoles ne mettent pas davantage l’accent sur la restauration et la rénovation. Quand on étudie le travail du bois, on apprend peut-être à fabriquer une nouvelle armoire ou à construire un toit, mais on n’apprend pas les techniques du passé. La roue hydraulique a certainement intéressé les jeunes, mais je me rends compte qu’il est très difficile de développer une véritable passion pour le domaine. Il y a le programme habituel et ça s’arrête souvent là. Et tout le monde ne dispose pas d’un atelier à la maison pour s’occuper de pièces anciennes par ses propres moyens. L’ensemble du secteur de la construction est encore trop peu étudié dans l’enseignement, mais pour la restauration, il n’existe même pas de cours spécifique aujourd’hui. Il y a donc encore du travail à faire.

Heureusement, vous prouvez que les jeunes ont un bel avenir dans le secteur de la restauration.

Et je suis sûr à 100 % que je ne me lasserai pas de ce travail de sitôt, pour ne pas dire jamais. Il y a de fortes chances que je continue jusqu’à la retraite. Et comme je l’ai dit, j’ai encore beaucoup à apprendre, parce que le travail n’est certainement pas facile. Par exemple, nous travaillons avec un restaurateur d’orgues local. Il m’a dit récemment qu’il fallait jusqu’à 20 ans d’expérience pour pouvoir vraiment travailler sur un orgue de manière indépendante parce qu’il s’agit d’un travail très complexe. Mais d’un autre côté, c’est aussi ce qui rend ce travail si valorisant. On éprouve une immense satisfaction à restaurer un bâtiment ou une pièce historique pour lui redonner sa gloire d’antan.