Pouvez-vous nous raconter l’histoire de Rc RENO depuis sa création il y a 30 ans ? Quels ont été les moments clés de cette aventure ?
Françoise Belfroid : « L’activité de Rénovation des Ouvrages d’Art (ROA) est née au sein des Établissements E. RONVEAUX à Ciney en 1981. Ce n’est cependant que 12 ans plus tard que j’ai examiné la pertinence de cette activité. J’en suis arrivée à une conclusion : soit la ROA était purement et simplement arrêtée, soit elle devait sortir de RONVEAUX, afin de la professionnaliser dans son propre écosystème. C’est à ce moment que ma maman (Marie-Anne Belfroid Ronveaux) m’a proposé le défi de fonder ma propre société pour y transférer l’activité ROA et la rentabiliser. J’ai donc créé COPROBAT S.A. le 15 juin 1994. Georges Bodelle et Sylvain Meunier ont été mes premiers complices dans cette aventure. L’un et l’autre remettaient des offres et nous avons développé nos activités petit à jusqu’à employer une dizaine de collaborateurs. Nous réalisions à l’époque à peine plus d’1 million de chiffre d’affaires. Les activités étaient déjà semblables à celles que nous menons toujours actuellement… les réparations en béton pour des façades de bureaux, d’écoles, de gares et de copropriétés, mais aussi la restauration du patrimoine : églises, palais abbatial, théâtre Royal,…
En 2008, l’entreprise s’étant largement développée et s’étant construit une certaine renommée dans le secteur, nous avons décidé de la baptiser RONVEAUX RENOVATION. Le chiffre d’affaires tournait à l’époque aux alentours de 5 millions.
En termes d’organisation, nous avons décidé, en 2010, de rassembler nos activités sur 1 seul site, celui de RONVEAUX à Ciney. Le métier de réparateur de béton s’était entre temps professionnalisé avec des formations et des examens de certification. Un de nos ingénieurs a d’ailleurs suivi 6 mois de formation à l’ULg puis obtenu son certificat en audit et réparation des ouvrages en béton. Depuis, nous avons formé et fait certifier de nombreux collaborateurs en réparation de béton auprès du BCCA.
Aujourd’hui nous comptons une douzaine d’ouvriers certifiés et avons développé un cours spécifique théorique et pratique pour consolider notre savoir-faire. Nous avons aussi renforcé notre expérience dans le domaine du patrimoine. Nous nous sommes rapidement équipés de matériel adéquat, que nous utilisions selon la méthode de nettoyage choisie en fonction de la fragilité du support. De plus, nous maîtrisons les techniques d’injection de chaux ou de ciment pour consolider les structures anciennes, la maçonnerie, les techniques de déjointoyage ainsi que métier de rejointoyage, sans oublier les réparations de pierres et repiquage de briques. Cela nous a valu l’agréation en D24, classe 6. Enfin, en 2019, suite à la vente des Établissements E. RONVEAUX, nous avons changé de nom, pour Rc RENO, et nous avons emménagé sur notre site actuel exceptionnel. C’est d’ailleurs sur ce nouveau site que nous avons fêté nos 30 ans ! »
Quels sont les principes et valeurs fondamentales qui ont guidé Rc RENO au cours de ces trois décennies ?
F.B : « Avant toute chose, nous avons toujours adopté une philosophie privilégiant la qualité sur la quantité. Nous ne voulons pas courir uniquement après un meilleur chiffre d’affaires, mais bien nous engager dans des chantiers où nous pouvons exploiter au mieux notre savoir-faire. La recherche constante de la qualité fait d’ailleurs partie intégrante de notre ADN. Le client mérite le meilleur, et nos activités exigent que nous respections les règles de l’art pour un résultat optimal.
Enfin, nous avons développé une entreprise autour d’un organigramme horizontal, permettant une communication rapide et efficace à tous niveaux ».
Quels ont été les plus grands défis auxquels Rc RENO a dû faire face et comment les avez-vous surmontés ?
F.B : « A nos débuts, un nos clients à Tour et Taxis nous a laissé une facture impayée importante, mais nous avons heureusement pu compter sur le Groupe RONVEAUX, qui nous a apporté son soutien financier. Un autre défi a été de maintenir la rigueur au sein de notre organisation. En effet, pour notre entreprise, le technico-commercial est l’interlocuteur du client et, ce du devis jusqu’à la fin du chantier.
Enfin, le défi de tous auquel nous n’avons pas pu échapper est évidemment celui de trouver de la main d’œuvre motivée et rigoureuse, pour apprendre nos métiers et pour effectuer des tâches parfois lourdes tout en évitant les absences. La situation semble aujourd’hui s’améliorer, et nous avons pu compter sur le soutien du FOREM récemment ».
Pouvez-vous nous parler de quelques projets emblématiques réalisés par Rc RENO au cours des 30 dernières années ?
B : « Il y en a eu énormément, mais pour n’en citer que quelque uns : Tour et Taxis, l’Église Saint Martin à Arlon, la collégiale Sainte-Gertrude à Nivelles, le projet de réparations et renforcement du Pont Atlas de Liège en vue du passage du tram, les innombrables interventions sur les bâtiment et infrastructures de l’UCL et de l’ULiège, le Beffroi de Mons (repris au patrimoine de l’Unesco), ou encore le château de Falaën. Nous avons aussi participé à certains grands projets pour le secteur de l’industrie, comme ceux pour CCB, Clabeq, UCB, la centrale nucléaire de Tihange ».
Quels changements anticipez-vous dans le secteur de la rénovation dans les prochaines années ?
F.B : « En ce qui concerne les travaux de réparation et renforcement des bétons, le métier continue à progresser, tant dans le développement des mortiers que des méthodes d’applications. L’échelle de performance CO2 ainsi que notre environnement renforcent la prise de conscience des donneurs d’ordre de faire une étude de pathologie plus poussée afin d’avoir une meilleure compréhension des dégradations actuelles et futures et ainsi d’adapter au mieux les prescriptions de réparations et renforcements des bétons. Les mortiers eux aussi évoluent, et participent à la diminution du bilan CO2. Il faudra qu’ils obtiennent le label BENOR pour l’ensemble des produits que nous utilisons, dans l’optique de respecter les exigences de la certification BCCA.
On remarque une prise de conscience semblable en ce qui concerne la préservation du patrimoine, vers des rénovations plus durables. En termes de développements technologiques, ce sont surtout les outils de dimensionnement et ceux de prises de vue (par exemple les drones) que nous développons en priorité.
Enfin, Rc Reno s’est aussi engagé à réduire son empreinte écologique, et nous avons panneaux photovoltaïque et bornes de recharge ainsi que de l’équipement sur accus ».
Quelles sont vos ambitions et objectifs pour Rc RENO pour les prochaines années ?
F.B : Pérenniser l’entreprise reste le leitmotiv, et cela passe par la formation continue tant de notre équipe de technico-commerciaux que de nos équipes sur chantiers afin que le savoir-faire des uns bénéficie aux autres. Pour ce faire nous avons développé des modules de formation dans notre académie Rc RENO.
Préparer ma succession constitue un autre objectif majeur pour notre entreprise, Notre équipe est excellente et je suis très bien entourée. Mon fils Benjamin nous a rejoint il y a 8 ans déjà et est passionné par nos métiers. Il reste à chacun à trouver sa place pour que l’avenir soit assuré. L’équipe de technico-commerciaux devrait encore s’étoffer d’une à 2 personnes. De même pour nos équipes de chantier, pour assurer leur autonomie. Nous sommes toujours à la recherche de collaborateurs compétents, qui correspondent à notre ADN d’entreprise n’hésitez pas à présenter vos talents auprès de nous via notre site !
Enfin, nous comptons encore élargir notre gamme de services, afin de contribuer à des projets de rénovation durable dans de nombreux secteurs. Ce faisant, nous poursuivons toute opportunité pour réduire notre impact écologique et de nuisances sonores, et nous sommes convaincus que cela contribuera à assurer notre rentabilité et dès lors notre pérennité ».